2 avril 2020, Confinement Jour 17

Il faut absolument que je voie mon ophtalmo : ca matin la météo a annoncé du beau temps mais moi, ce que je vois quand je regarde par la fenêtre, c’est des masses confuses de nuages gris… Problème de DMLA ? Vite, mon téléphone, que je prenne rendez-vous.

Ce jeudi matin, nous attendons toujours la livraison des produits contre l’allergie qu’Annie a commandés pour moi. Le colis aurait dû arriver la semaine dernière… et aujourd’hui toujours rien. Excédée, Annie les appelle : ils sont désolés et promettent de faire le maximum pour nous le livrer en urgence, vers la semaine prochaine. Curieuse, leur notion de l’urgence…

Une nouvelle digne de « Le bon, la brute et le truand » : les américains (lesquels, je ne sais pas) auraient, paraît-il, détourné à grands coups de dollars une commande de masques destinée à notre région Sud Paca. J’ai du mal à comprendre ces amerloques, ce sont de grands enfants, c’est vria, mais vouloir jouer à Zorro le vengeur masqué quand on a, la plupart du temps, la silhouette de Sergent Garcia, ça me laisse pantois. Enfin, s’ils croient nous déstabiliser de cette façon, ils se trumpent !

Triste nouvelle du soir : huit cent quatre-vingt quatre décès du Covid-19 dans les EHPAD, selon un comptage partiel ; ça finira à plus de mille morts… Nous avons, dit-on, un peu plus de dix mille établissements répondant à cet acronyme sur le territoire. Si on imagine une moyenne de cent lits par EHPAD, ça nous fait un million de vieux hébergés là. Mille morts sur un million, c’est un taux de mortalité seize fois supérieur à celui du reste de la France. C’était pas les confiner qu’il fallait faire, c’est les lâcher dans les rues, ils y auraient été beaucoup plus en sécurité !

Si on continue comme ça, il va falloir alerter le WWF : les vieux vont devenir une espèce en voie d’extinction.

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1 avril 2020, Confinement Jour 16

Aujourd’hui c’est pas vendredi mais c’est quand même le jour du poisson. Aussi je vous en ai mis un petit en Une. Vous savez pourquoi, dans la Russie de Pierre le Grand, on n’utilisait pas de beurre ? parce que le tsar dîne à l’huile…

Pour rester dans la légèreté, je vous propose d’analyser ensemble deux ou trois aspects de notre vie avec ce virus :

-Force est de constater, et mon coeur de rital en saigne, que la Russie et la Chine ont plus aidé nos amis transalpins que nous ne l’avons fait nous-mêmes. Et c’est bien dommage. Alors les eurosceptiques, comme on les appelle, s’écrient que dans cette Europe qu’ils jugent néfaste (c’est eux qui le disent, hein, pas moi…), il n’y a pas de solidarité. Constat d’échec, donc, à leur avis. Regardons comment ça se passe de l’autre côté de l’océan dans cette fédération d’états, vieille de plus de deux siècles et dont personne ne peut contester le succès, qu’on nomme les Etats Unis d’Amérique. La crise y trouve son épicentre (il serait plus juste de parler de barycentre, mais le terme consacré par les journaux c’est celui d’épicentre) dans l’état de New York. Aujourd’hui on entend dans tous les media que les voyageurs new-yorkais sont refoulés à leur arrivée par la grande majorité des états de ces mêmes USA. Les américains ferment leurs frontières intérieures, exactement comme nous avons fermé les nôtres. Mais eux, personne ne les accuse de manquer de solidarité.

-Un autre aspect que j’aimerais aborder ici c’est l’opportunité et l’efficacité du confinement. est-ce que la méthode (qui me paraît, personnellement, assez moyen-âgeuse) est adaptée à notre société ? est-ce qu’elle est efficace ? Pas facile d’y voir clair sur ce sujet, mais regardons ce qui se passe dans d’autres pays de notre Europe : par exemple aux Pays-Bas qui ont choisi de ne pas confiner la population. Où en sont-ils ? Au 31 mars, sur 17 millions d’âmes que compte le pays, ils déplorent 1039 morts quand nous en comptons 3024 sur 67 millions d’habitants. En admettant que l’on compte bien les mêmes choses dans chacun des deux pays (ce qui reste à démontrer), il semble que le taux de mortalité lié au COVID-19 est, chez eux, supérieur d’environ 30% à celui que nous constatons. Si ces chiffres sont effectivement comparables, l’option confinement apparaît payante, mais si je rajoute à la mortalité française le nombre de décès en EHPAD (500 rien que dans la région Est) et celui des morts à domicile, c’est beaucoup moins net… Connaissant quelques-unes des carences de notre comptabilité, je vais essayer de savoir à quoi correspondent les chiffres annoncés par les hollandais et j’y reviendrai.

À demain ! Alexa, éteins les volets…

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31 mars 220, Confinement Jour 15

Tout d’abord un petit aparté : certains d’entre vous, après avoir lu mon post d’hier, ont trouvé que j’étais remonté contre la CGT. Pas du tout ! Pour preuve, on est, à l’époque, allés, Annie et moi, manifester, avec la CGT, contre la loi Travail concoctée par Macron, par le truchement d’El Komri, quand il était ministre de F.Hollande. Donc je n’ai rien contre la CGT, mais je ne décolère pas contre ce minable, dont je ne vois pas comment il pourrait, ni aurait jamais pu d’ailleurs, être un médecin compétent tant il se conduit comme une bouse. Je suis remonté contre cet homoncule qui est présenté comme le Porte parole de l’association des Urgentistes de France, c’est différent. Mais je respecte la CGT en tant que Confédération Générale du Travail. Toutefois si elle veut ne pas devenir, au fil de dérives comme celle-ci, la Confédération Générale des Trouducs, il vaudrait mieux qu’elle prenne des mesures… Et je ne lui demande rien ; juste je me permets de lui recommander (et en même temps au PCF ou à LFI dont il fait probablement partie), pas d’exclure cette crotte de nez, non ; mais plutôt de l’excréter (vous voyez ce que je veux dire), en ayant au préalable revêtu un masque FFP2, parce que ça va pas sentir la rose ! Voilà, c’est dit ; comme ça les choses sont claires.

Bon, après ça, je vais avoir du mal à faire une chronique un peu désopilante sur cette journée pareille aux autres, mais je vais quand même essayer. Un article dans La Provence, ce matin, a attiré mon attention en recherche de « croustillance » (il faut bien que j’invente des mots, de temps en temps) : un cavaillonnais vient d’être condamné , en comparution immédiate, à deux mois de prison. Pourquoi ? Eh bien, dans la même semaine, ce gars là s’est débrouillé pour se faire contrôler quatre fois sans l’autorisation lui permettant de sortir…

Remarque de mon frère, l’oeil gouailleur derrière l’écran de son téléphone :

-Quat’fois ? Dans la mêm’semaine ? Moi, j’vois qu’deux possibilités : soit c’pauv’mec, victim’de violences conjugal’, y s’tirait d’chez lui pour pas prend’de torgnoles, soit y couchait avec la femm’du flic qui l’a chopé quat’fois d’affilée…

Bon, il a l’air d’être en forme, malgré qu’il soit confiné dans sa chambre, au fond de son EHPAD.

Le soir même, les infos parlent de la recrudescence des violences conjugales. Mon frère est un visionnaire !

L’autre sujet du jour, aux infos, c’est le changement des valeurs stratégiques, lié au coronavirus : ce qui importe maintenant à nos gouvernants, ce n’est plus la 4G ou le raccordement de tous les français à la fibre optique. C’est la relocalisation de certaines industries qui, au fil des années, nous avaient échappé. On se débarrasse des GAFAM et on fabrique des masques et des respirateurs sur notre territoire. Ça, ça fait plaisir à entendre. Je suis bien content qu’on se libère enfin de la dépendance à ces google, amazon et de leurs Intelligences artificielles !

Bon, je suis fatigué, je vais me coucher, l’âme presque heureuse :

-Alexa, éteins les lumières !

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30 mars 2020, Confinement Jour 14

Je me réveille avant cinq heures ce matin, et, le nez trop encombré pour me rendormir, je me lève.

C’est aujourd’hui que doit débuter l’activité de la plateforme de livraison de produits alimentaires que le maire de la ville a initiée. On va commander un plateau de ratatouille et aussi du fromage. Belle perspective ! Reste à savoir si on se fait livrer à la maison ou bien si on ira récupérer notre commande sur le MIN. On va en discuter tout à l’heure, quand Annie sera levée.

Ce soir, sur France 5, une information me fait littéralement bondir : ce médecin urgentiste dont je parlais hier, qui accusait le gouvernement de ne rien faire ; eh bien, il y a quelques jours, au début de l’épidémie, le 6 mars exactement, le même urgentiste ironisait, disant que les sur-réactions du monde politique causeraient certainement plus de dégâts que la maladie elle-même ! On a du mal à y croire tellement c’est gros, et pourtant…

Cet homme là, ce Docteur Christophe Prudhomme, c’est pourtant pas n’importe qui. C’est le Président de la Fédération des urgentistes, association plus ou moins affiliée à la CGT ; ce médecin, honte à lui, fait donc seulement de la « politique politicienne ». Ce qui compte à ses yeux, c’est pas la vérité, c’est pas de soigner des malades, c’est de casser du sucre sur le dos de ceux qui ne sont pas de son bord. Cet homme, image à la Daumier du serment d’Hippocrate prêté par un hypocrite, devrait pourtant battre sa coulpe : sa parole, le 6 mars dernier, a trompé les français ; l’appréciation qu’il a portée a peut-être incité nos gouvernants à adopter une position plus « attentiste » qu’il n’aurait fallu.

Et maintenant il voudrait donner des leçons ?

Honte à toi, Christophe Prudhomme !



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29 mars 2020, Confinement Jour 13



Ce matin, réveil à 8h30, nouvelle heure oblige. On est en pleine forme mais je vais arrêter de le dire (ou plutôt de l’écrire), ça commence un peu à faire rengaine.

Aux infos, un médecin urgentiste interviewé par un journaliste se répand en récriminations contre tout et n’importe quoi : l’incurie supposée du gouvernement, le manque d’effectifs, l’absence de solidarité en Europe, tout y passe… Il n’y a que les actions des syndicats pour trouver grâce à ses yeux. On dirait que l’heure des règlements de comptes a déjà sonné. C’est tellement pitoyable, tellement minable en ces heures difficiles, que j’ai envie de lui crier : « Va bosser au lieu de raconter tes inepties devant un micro, eh, banane ! Ce qu’on attend de toi, là maintenant tout de suite, c’est que tu soignes, syndicaliste de mes deux ! »

Un appel video à mon fils me rassure, mais à moitié seulement : Erwann n’a plus de fièvre, par contre il a mal au ventre et il a vomi une fois.

Pour midi, Annie nous a préparé une belle salade de fèves avec des feuilletés aux épinards et au chèvre. Aujourd’hui encore on va déjeuner sur la terrasse, ça aide bien à supporter le confinement. Annie s’est un peu habillée : elle a mis une robe longue rouge, avec un joli dos nu qui lui va à ravir. Ça aussi ça aide à supporter le confinement !

Le programme de ce dimanche après-midi est dense : on va s’occuper de collationner les éléments pour le dossier retraite d’Annie mais avant elle va me couper les cheveux ; depuis le temps que c’est elle qui se charge de ça, elle est devenue experte dans le maniement de la tondeuse.

Le soir on ne regarde aucun journal télévisé : trop d’infos tue l’info…



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28 mars 2020, Confinement Jour 12



En ce dernier jour de l’horaire d’hiver, c’est un beau soleil qui prédomine dès le matin, et on est tous les deux toujours autant en forme. Alors que je commence tout juste à rédiger cette chronique, j’ai un appel de ma mère :

-Ca va, vous ? demande-t-elle.

-Oui, ça va et toi ?

-Bof, tu sais, avec tout çà…

Et de m’expliquer qu’elle a entendu, je ne sais pas où puisqu’elle professe ne plus écouter les infos, que le sommet de l’épidémie ne serait pas atteint avant le dix avril. Je prends un ton aussi persuasif et tranquille que possible pour lui dire que personne, absolument personne, ne peut prédire ce qui va se passer, ça dépend de trop de choses qu’on ne connaît pas ou pas assez finement (l’efficacité des mesures de confinement, la durée de la contagiosité, etc.) et que, peut-être, ça prendra fin plus tôt qu’on ne croit. J’ai dit ça pour la réconforter mais, audiblement (je devrais dire visiblement mais comme on est au téléphone…), ça fonctionne pas. Alors j’essaie de l’amener à considérer les effets indirects positifs de cette pandémie : mise en échec patent de ce libéralisme exacerbé prôné depuis le traité de Maastricht, retour en force des réactions de solidarité, diminution de la pollution, etc. Quand on se quitte elle n’est pas convaincue mais, au moins, elle a un peu de grain positif à moudre…

À midi, déjeuner sur la terrasse. Au menu : Trio de poissons, champignons sauce soja, et riz. Pour commencer, on s’offre un verre d’un apéro au gingembre ramené de Moorea. P… que c’est bon !

On attend toujours les produits qu’Annie a commandés pour combattre mes allergies ; malheureusement, après plusieurs excursions jusqu’à la boite aux lettres, rien. On verra lundi.

La France atteint puis dépasse le seuil symbolique (y en a un tous les mille morts…) des deux mille décès. Six cents mille cas recensés dans le monde dont cent mille aux USA.

Après mon fils il y a une dizaine de jours, c’est sa compagne qui est en « suspicion » de covid-19, mais les enfants n’ont pas de symptômes. Rectification : à l’occasion d’un deuxième appel, on apprend qu’Erwann a de la fièvre.

Le soir, Edouard Philippe fait une conférence de presse à la télé : malgré la touffe de poils blancs de sa barbe qui lui macule la commissure des lèvres et qui lui donne l’air d’un mongolien en train de se baver dessus, il est plutôt convaincant, ça rassure un peu.

Ce qui rassure moins, c’est que, d’après France info, le maire de Sanary a interdit à ses administrés de s’éloigner de plus de dix mètres de leur domicile ! Pratique, pour aller acheter son pain…



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27 mars 2020, Confinement Jour 11

Vendredi matin : on se lève vers sept heures depuis deux ou trois jours déjà ; les derniers effets du jet-lag sont derrière nous, et nous sommes toujours en bonne forme.

Annie décide qu’aujourd’hui on va terminer les travaux de ménage commencés il y a quelques jours. On va nettoyer tous les vitrages. Moi, par contre, je m’étais fixé pour objectif de mettre à jour mon tapuscrit, y incorporer toutes les corrections et modifications notées ici ou là, et d’autres même pas notées mais seulement mémorisées dans ma tête. En plus, j’ai de la maintenance à faire sur mon blog, et ça commence à urger. Alors j’abandonne Annie à cette corvée de nettoyage ; elle me laissera ma part que je ferai plus tard.

Je m’installe tout de suite au bureau et, avant d’attaquer mon travail du jour, j’appelle mon frère. En discutant il me dit que, pour meubler sa solitude confinée, il a essayé d’emprunter des livres à la bibliothèque de son EHPAD mais qu’il n’arrive pas à se concentrer pour lire. Il n’y a que les BD qu’il dévore allègrement. Si je trouvais quelques vieux exemplaires des « Rubrique à brac » de Gotlib, je les lui offrirais volontiers, ça lui rappellerait notre jeunesse.

Quand, vers midi, Annie m’appelle pour déjeuner, j’arrête momentanément mon travail et je descends, tout en me disant que, décidément, il faudrait que j’offre un écran plus grand à mon ordinateur. Là j’ai du mal avec les petits caractères et certaines icônes me paraissent de plus en plus mystérieuses. Même si, avec l’âge, en même temps que ma tignasse a blanchi, j’ai dû me laisser pousser des lunettes, ça ne suffit plus. Maintenant il me faut lunettes et gros caractères.

En ce qui concerne les vitrages, Annie n’a fait que 90% du travail, alors je suis bien obligé de faire le reste. Pfff….

Aujourd’hui c’est elle qui fait le voyage jusqu’à la boite aux lettres : une commande d’Acerola est arrivée mais pas les produits contre les allergies.

Le soir on regarde une émission pendant laquelle un sociologue réputé, Jean Viard, nous révèle que, du 1er au 16 mars 2020, alors que l’épidémie avait déjà frappé l’Est de la France, le nombre total de morts (toutes causes confondues) est inférieur à celui de la même période en 2019.

Ah ben merdre, alors !

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26 mars 2020, Confinement Jour 10

Dix jours. Dix jours ont passé et nous ne présentons toujours aucun symptôme. La journée commence sur cette pensée positive. On se rapproche de l’échéance des quatorze jours pendant lesquels on est censés déclarer la maladie si on a été infecté, et rien. En y repensant, déjà au départ, il nous semblait peu probable d’avoir été infectés, allez savoir pourquoi !

Depuis le début de cette quarantaine forcée, on est relativement rassurés en ce qui concerne nos enfants : mon fils Xavier est en congés, il profite de sa progéniture, le fils aîné d’Annie télétravaille depuis le domicile de son amie. La seule ombre au tableau, c’est son fils cadet. Il est obligé d’aller bosser tous les jours : son patron, qui ne fait pas confiance à ses employés, a interdit le télétravail et impose à tous de venir au bureau. Résultat : beaucoup d’absences maladie, et, d’après lui, un cas de coronavirus avéré. Si, d’aventure, il devait être contaminé, sûrement que nous porterions plainte contre ce chef d’entreprise inconscient. Surtout que, pour bosser, il n’a besoin que d’un téléphone et d’une connection internet.

Nous sommes jeudi. Habituellement, le jeudi matin, je prends mon cahier d’écriture et je vais en ville, toujours dans la même brasserie, boire un cappuccino en écrivant quelques pages, installé au soleil. Aujourd’hui ça me manque mais probablement que, même en temps normal, je n’y serais pas allé : j’ai pris trop de retard dans les corrections à incorporer dans le tapuscrit de mon dernier roman. Ceci étant, à midi je suis bien obligé d’avouer que je n’ai pas avancé d’un pouce sur cette tâche.

Il y a sept ou huit mois, avant de partir en Polynésie, nous avions acheté, pour le volet roulant qui protège l’accès à la maison depuis la terrasse, un interrupteur « intelligent », commandable à distance par internet. Je n’avais pas trouvé le temps de l’installer. Cet après-midi je décide de m’y mettre. Quand j’ouvre la boite de ce produit américain, j’y trouve un superbe label marqué « made in China ». En une heure à peine, c’est monté, il n’y a plus qu’à le mettre en route. La notice traduite du chinois en anglais et de l’anglais en français par des machines automatiques, est truffée de phrases totalement incompréhensibles (on dirait du chinois…) heureusement que les illustrations sont claires parce que je n’aurais pas su que faire en lisant « flasher le noir bouton ». Mais bon, avec beaucoup de bonne volonté j’y suis parvenu. Ça fonctionne et c’est relié à notre auxiliaire zélée, j’ai nommé Alexa, le bras armé de Jeff Bezos. Seul problème, Alexa ne comprend pas les mots « ouvre » ni « ferme ». Il faut lui dire « Alexa, allume le volet ! » ; et elle consent à l’ouvrir. Ou alors, le soir, « Alexa, éteins le volet ! » Il est con, ce Jeff Bezos, je comprends que sa femme ait divorcé.

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25 mars 2020, Confinement Jour 9

Une journée de plus sans sortir, enfin, sans aller en ville… Parce qu’on peut, nous deux, sortir sur la terrasse ou dans le jardin. Mais sortir c’est aussi croiser des gens, avoir des interactions sociales -comme disent les sociologues à la mode, échanger, rencontrer les autres, bref, tout ce qui fait la vie en société, tout ce dont il faut se priver depuis presque dix jours. Et, dans les milieux autorisés -comme aurait dit Coluche, on commence à parler de six semaines, quarante cinq jours, de confinement.

Pour regarder le bon côté des choses, je suis content de constater deux choses : d’abord que, presque dix jours après notre périple semi-circumplanétaire, nous n’avons aucun symptôme d’une infection douteuse, et ensuite que, depuis que l’humanité est en grande partie cloîtrée, les niveaux de pollution, partout, ont chuté très significativement.

Et pour évoquer les petits emmerdements domestiques qui viennent souvent vous empoisonner l’existence, on a constaté ce matin que l’évacuation du lavabo de la salle de bains est bouchée… Merdre, merdre, merdre…. comme aurait dit le roi du palindrome.

À midi, Annie nous a dressé une jolie table, elle a mitonné des filets de flétan doucement rissolés. Devant tant de munificence, je me sens obligé d’aller à la cave chercher une bonne bouteille : un Chateau Saint Esteve d’Uchaux 2017. Un délice !

Mais bon, si le confinement perdure, ma petite collection de bonnes bouteilles va être mise à mal.

Michel, lui, dans son EHPAD, ne peut plus sortir de sa chambre. Leur confinement est total, même les repas lui sont servis dans ses dix m². Enfin, il a l’air d’aller bien, croisons les doigts.

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24 mars 2020, Confinement Jour 8

Aujourd’hui, Manu Dibango est mort… Albert Uderzo aussi. Celui-là des suites d’une infection au COVID-19, celui-ci non. Mais au final, ça ne change rien : deux monstres sacrés ont disparu. Est-ce que, quelque part dans je ne sais quelles limbes, Obelix est entrain de se trémousser au son de « Soul Makossa »?

Aujourd’hui, comme hier, on ne sortira pas, ni l’un ni l’autre. Pas de besoin impératif = pas de sortie. Il va falloir trouver des occupations plus intellectuelles que physiques. Ma seule sortie du jour, c’est pour aller à la boîte aux lettres : les recharges de mon stylo sont arrivées, sauvé…

Aux infos, le débat sur la chloroquine dispute le devant de la scène aux nombreux morts du jour. Mais du Professeur Raoult, pas d’intervention… Il laisse parler les autres. Serait-ce parce qu’il a d’autres chats à fouetter ?

Vingt morts dans un EHPAD de l’Est. Vingt morts sur cent pensionnaires. Et, au fil des heures, on en annonce de plus en plus dans d’autres maisons de retraite. Si Dieu existait, je prierais pour mon frère, pensionnaire impuissant de l’EHPAD où ses enfants l’ont fourré. Il est confiné, lui aussi, et il essaie de bien le vivre. Mais moi ça me met hors de moi : c’est comme si on vous obligeait, vous, quand vous êtes sain, à rester chez vous en accueillant, plusieurs fois par jour, des gens venus d’horizons divers, équipés d’un masque qui, peut-être, les protège eux, mais pas vous… Ne sors pas ! Mais si le virus vient à toi, laisse le entrer…

Alors, il faut bien les soigner, bien sûr… Mais quand même, dans cette configuration imprévue d’un virus extrêmement contagieux, c’est un peu comme si, sans y penser, on les avait condamnés à mort en confiant leur exécution à un bourreau, le hasard…

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