19 au 21 avril 2020, Confinement Jours 34 à 36

Si tout va bien, dans 19 jours, ce sera le début du déconfinement. Déconfinement qui, on le sent bien, va être besogneux et long…

Quel rapport, me direz-vous, avec le thème que je vous avais annoncé : « Grandeur et décadence des syndicats » ? On va y venir, mais d’abord je crois indispensable de poser une ou deux choses.

La première c’est que, d’après l’Institut Pasteur, le confinement a permis d’éviter 84% des effets de l’épidémie. Ça veut dire, en clair, qu’on n’en a pris que 16% dans les dents, soit environ 1/7ème… On peut en déduire logiquement que, dans les mêmes conditions mais sans confinement, on serait rendus à 140 000 morts et non 20 000. Et encore, ce chiffre vertigineux de 140 000 décès est certainement très inférieur à ce qu’il aurait été si nous ne nous étions pas confinés, tout simplement parce que les services de réanimation n’auraient pu accueillir qu’un malade sévère sur quatre ou cinq. Donc plus probablement 200 à 250 000 décès.

Pour autant, le virus n’a pas disparu, on continue à comptabiliser chaque jour autour de cinq cents morts.

Le même vénérable Institut semble pouvoir dire que moins de 10% de la population a été en contact avec le virus, et place le seuil d’immunité collective à 70%. On trouve encore le même rapport de sept fois, ce qui paraît à peu près logique.

Bon, si on avait laissé passer l’épidémie façon Bolsonaro, on aurait certainement atteint l’immunité collective en trois ou quatre mois.

et on sait à peu près combien on déplorerait de disparus (peut-être, d’ailleurs, que je ne serais pas en train d’écrire cette chronique).

Seulement voilà, le confinement ne tue pas le virus, il permet seulement d’aplatir la courbe, mais la surface sous la courbe (l’intégrale, pour les matheux) reste à peu près la même :

Ce qui veut dire que, faute de trouver rapidement un traitement pour soigner les personnes atteintes, ou un vaccin, l’horizon est chargé des mêmes significations. La différence sera qu’on arrivera au même résultat mais en sept fois plus de temps. heureusement les scientifiques semblent confiants dans la perspective de mettre bientôt en place un ou plusieurs traitements efficaces.

Mais alors, pourrait-on penser, pourquoi se déconfiner ?

La réponse la plus claire, je l’ai entendue hier de la bouche du philosophe André Comte-Sponville :

-Notre seul choix, disait-il, se trouve entre santé et économie. Imaginons que notre priorité seule et absolue soit la santé des citoyens : tout le monde se confine, l’économie s’arrête, plus personne ne travaille sauf les médecins. Le résultat c’est qu’à très court terme il n’y a plus personne à soigner car tout le monde est mort : plus rien à manger, plus de matériel dans les hôpitaux, plus d’électricité, etc. Il est inutile de seulement envisager l’hypothèse inverse, totalement insoutenable pour tout gouvernement qui se respecte (sauf, peut-être, Bolsonaro et Trump dont on peut affirmer que le cynisme de court terme qu’ils affichent va peut-être les disqualifier dans les urnes mais renforcera à terme la position économique du pays qu’ils dirigent). Alors la vérité est quelque part entre les deux : quoi qu’il en soit, il faut absolument se déconfiner et retourner bosser. Il importe que nos gouvernants ne se drapent pas dans une fausse position exclusivement sanitaire et affirment haut et fort l’importance de l’économie, parce que c’est ça qui nous fera manger demain.

C’est un peu rude à entendre mais c’est, si on ne se voile pas la face, frappé au coin du bon sens. Il faut remettre l’économie en route, et vite, tout en restant prudents pour garder une courbe assez plate pendant que nos chercheurs cherchent, et jusqu’à ce qu’ils trouvent.

Et c’est là que les syndicats vont devoir faire la preuve de leur grandeur ou de leur décadence :

Ils seront grands s’ils aident et contribuent à cette remise en marche sans lanterner, sans se réfugier derrière des idéologies ni des positions de principe à la Krazucki. S’ils acceptent de retourner au travail sans avoir cent pour cent de certitude qu’ils seront protégés, s’ils acceptent le fait que la sécurité absolue ça n’existe pas, alors ils seront grands.

Si, par contre, ils mettent des bâtons dans les roues des wagons de la SNCF, s’ils enrayent la distribution du courrier, si leur crainte de la contagion par les enfants les pousse à garder les écoles fermées, alors ils seront déchus, et nous avec…

Allez, pour terminer sur une note plus légère : vous savez ce qu’est qu’un pessimiste ?

Réponse : c’est un déconfit né.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

15 au 18 avril, Confinement Jours 30 à 33

Mea culpa, mea maxima culpa. Permettez que je batte publiquement ma coulpe avant que vous ne le fassiez pour moi !

Voilà, je suis un gros fainéant car, depuis plusieurs jours je n’ai pas fait de chronique ; et pourtant j’avais la matière… Mais non, je n’ai rien foutu parce que j’avais la flemme. Je me suis laissé aller à la facilité. Peut-être que je vais changer le titre de ce blog pour l’intituler « Chronique sporadique d’un confiné fainéant ». Qu’est-ce que vous en pensez ?

D’un autre côté, ce farniente a ses côtés positifs : j’ai pu ainsi me rendre compte que certains d’entre vous lisent ce que j’écris et s’inquiètent de mes silences. Merci à vous ! Je vous promets que je vais essayer, à l’avenir, (si j’ai pas trop la flemme) de travailler plus régulièrement.

Aujourd’hui je voulais vous parler de ce problème que tout un chacun a à coeur : celui de savoir si ce cher Corona est sorti accidentellement d’un laboratoire, au grand dam de ceux qui pensaient que tout ça c’était la faute du pangolin, comme si la maladie de Creutzfeldt-Jakob avait été celle des boeufs…

Eh bien, en vérité je vous le dis (comme disait l’autre), ce virus n’est pas un accident de la nature ! Il a été conçu par un lobby, celui des brasseurs belges. Il y a ainsi des vérités non dites mais que tout le monde sait : par exemple, chacun sait que quand le temps est maussade comme aujourd’hui, c’est à cause d’une kabbale des services secrets israéliens. Mais les discours oiseux des politiques parviennent souvent à nous cacher l’essentiel ; combien de fois nous a-t-on lancé que tel ou tel (surtout aux USA) avait été tué par balle. Depuis le temps que ça dure, personne n’a inquiété ce Monsieur Balle, il n’est même pas recherché. Ainsi en est-il de tout un tas de choses : le chômage chronique est lié à tel ou tel facteur mais, à la Poste, rien ne change, le facteur est peinard et continue à causer du chômage !

Alors, si on regarde bien les chiffres, on voit que, depuis le début du confinement, ce sont dix sept millions de litres de bière qui n’ont pas été produits ! Dix sept millions de litres, moi ça me laisse rêveur. Et ces dix sept millions de litres qu’on n’a pas bu, eh bien c’est, très majoritairement, dans les troquets qu’on les a pas bus ! Tu imagines ça Philippe ? Dix sept millions de litres que je suis pas allé boire chez toi ! Ça fait soixante huit millions de demis !

Et à qui profite le crime ? Pas à Grotembourg ni à Keinehen qui sont les grands perdants de l’histoire, non, parce qu’on avait pas vu ça depuis au moins 1664, mais plutôt à ceux qui ne sont que très peu présents dans nos bistros et estaminets : j’ai nommé les brasseurs belges et autres fabricants de Gueuze !

Et après on se demande pourquoi ce virus s’appelle Corona ? (Bon, je me répète mais, quand même, s’ils l’avaient appelé Mort Subite, ça aurait été téléphoné, ou bien ?)

C’est tout pour aujourd’hui, le thème de ma prochaine chronique (demain, peut-être ?) sera : « Grandeur et décadence des syndicats ».

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

14 avril 2020, Confinement Jour 29

Comme je m’y étais engagé, je me suis mis, depuis hier, à la recherche d’éventuelles collusions entre les lobbies de la farine et de l’alcool d’un côté, et le gouvernement de l’autre. L’annonce de Macron prolongeant le confinement jusqu’au mois prochain est-il le résultat des actions en sous-main de ces lobbies ? Pour le savoir, je voulais tout d’abord allé vérifier l’information à la source : pour ça, je suis allé, chez un meunier de la région, interroger un charançon de mes amis.

-Mon cher Anson, lui ai-je dit (oui ce charançon se nomme Anson, ça ne s’invente pas, ça), comment se passent les choses dans ton monde depuis l’arrivée de Corona ?

-Ah la la, m’en parles pas ! Celui-là, tout le monde le hait. Enfin, quand je dis tout le monde, je parle de mon monde, celui des charançons. Eh bien, chez nous autres, on peut pas le sentir. Avant, on vivait peinards dans nos silos ! des fois même on partait un peu en vacances dans un paquet de farine mais sinon on restait au chaud, entre nous quoi. Mais depuis qu’il est là, c’est plus possible, on n’est plus tranquilles nulle part. La semaine dernière encore, un gros camion est arrivé devant chez nous et il a déchargé tout un tas de céréales. Dedans, y avait plein de congénères, mais on entravait rien à ce qu’ils disaient : y venaient d’Ukraine. Non, je te garantis, on n’est plus tranquilles chez nous, c’est des étrangers qui viennent nous bouffer la farine sur le dos. Y se mériterait une avoinée, tiens, cet espèce de son, parce qu’en plus, on a plus rien à becter, nous autres…

Là, j’ai compris qu’il y avait matière à approfondir et je me suis décidé à aller voir un spécialiste des investigations. Sur la porte du bureau du gars, un panonceau indiquait « Al Kolo spécialiste des investigations alambiquées ». je lui ai exposé mes sombres hypothèses sur ce complot. D’abord il m’a dit « Bon, Corona, c’est quand même pas la mort subite ! » et puis, réflexion faite, il a décidé de s’en occuper mais d’abord il faut qu’il aille prendre conseil auprès d’Absinthe Rita, la patronne des cas désespérés.

Confiant, je l’ai laissé bosser. Pour rester discrets, il m’a donné rendez-vous à Nis ce soir. Et, quand on s’est vus, il m’a distillé quelques informations qui valent leur pesant de beurre de cacahuète : il y a bien complot, c’est avéré. Une alliance entre les « Grands Poulains de Marie » et le groupe « Perrod-Nicard ». Au départ, il y avait aussi la société Rudex, mais ils se sont retirés de peur de se faire rouler dans la farine (pourtant, farine et latex ça devrait bien aller ensemble, non ?). Leur interlocuteur, leur complice devrais-je dire, est un conseiller de l’Elysée, le capitaine Dahock. Le prix de sa félonie c’était un plein champ de tournesols, spécifiquement de la variété « Tryphon » . Il voulait aussi trente caisses de Kiwiss, mais ils ont pas accepté : tintin, qu’ils lui ont dit !

Bon, je vous laisse, je vais vite alerter les journaux sur ce scandale !

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

13 avril 2020, Confinement Jour 28

À la demande expresse de l’un d’entre vous (qui se reconnaîtra), je vous annonce d’ores et déjà que mon post de demain sera consacré aux lobbies de la farine et de l’alcool (et peut-être aussi à celui des préservatifs) qui seraient, disent certains à mots couverts, à l’origine de la décision de prolonger le confinement qu’Emmanuel Macron nous a annoncée hier soir. Je mets tout de suite mon énergie là-dessus !

Ensuite, permettez que je vous donne un os à ronger (merci à toi François, qui m’a interpellé, suite à mon post d’hier, sur le fait que les chiffres concernant les USA sont donnés en valeur absolue, et que, donc, ils sont bel et bien les plus touchés…) D’accord, mais imaginez un pays qui annonce 1000 morts sur la durée de l’épidémie ; ce pays serait, à coup sûr, regardé comme un exemple, sauf si il compte 2000 habitants, là ce serait le pire. Donc, à mon sens, le chiffre des décès en valeur absolue n’est pas pertinent (c’est ça que je voulais souligner hier), et je maintiens que les Etats Unis ne sont pas les plus touchés car il faut rapporter le nombre de décès au nombre de leurs ressortissants. Et ils sont cinq fois plus nombreux que nous autres français. Voir à ce sujet l’excellent article de « Libération » qui donne les USA loin derrière l’Espagne, l’Italie et nous en nombre de morts par million d’habitants. Il reste que, et là-dessus tu as raison François, il faut savoir si tout le monde compte bien les mêmes cercueils, mais l’heure n’est pas aux chinoiseries…

Un autre sujet sur lequel j’ai été apostrophé est celui des maisons de retraite (merci à François et Chantal). J’admets volontiers que mes propos d’hier pourraient passer pour outranciers, voire injustifiés, ou même partials. Mais, excusez moi si je me suis mal exprimé, je ne voulais pas comparer notre cas national à celui d’autres, ni affirmer que certains soignants n’ont pas fait leur boulot, je suis convaincu du contraire et admiratif sur leurs performances ; mais quand même, il faut que j’apporte une précision à mes affirmations d’hier : je disais, à la lecture des données délivrées par le gouvernement, qu’un tiers des décès sont des résidents d’EHPAD. En fait je me suis trompé par optimisme : si on retire, du nombre des décès en hôpital, ceux qui venaient d' »Etablissements Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes » et qu’on l’ajoute au nombre de morts annoncé par ces mêmes maisons de retraite, c’est la moitié et non le tiers des décès qui venaient d’EHPAD. Vous conviendrez avec moi que c’est sujet à questionnement. Mais je précise que, selon les données que j’ai pu recueillir, l’énorme majorité de ces établissements relève du secteur privé ; aussi permettez-moi de préciser mon propos d’hier et d’affirmer que rentabilité économique et secteur social ne sont pas compatibles en configuration de crise ! Voir les plaintes déposées contre le groupe Korian, propriétaire de l’EHPAD de Mougins où il y a eu 36 victimes si mes données sont à jour.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

10 à 12 avril 2020, Confinement Jours 25 à 27

Ce vendredi j’ai eu pitié de la tondeuse dont le regard de chien battu se faisait de jour en jour plus larmoyant : je l’ai empoignée vivement et l’ai accompagnée pour une promenade dans le jardin, la première de l’année. L’herbe, de surprise, en a eu la chique coupée. Après cette petite mise en jambe, j’ai même démonté la lame pour l’affûter (oui, je sais, ça aurait été mieux de le faire avant de tondre, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, non ?).

Cette journée a aussi été à marquer d’une pierre blanche pour une autre raison : en ce 10 avril, le nombre de malades qui sortent de réanimation est devenu supérieur à celui de ceux qui y entrent ! Le miracle de Pâques ? (pour le mécréant endurci que je suis, cette question ne se pose pas, bien entendu).

Depuis ce début de long weekend, les media récitent en boucle une leçon bien apprise mais dont le contenu est absolument sans aucune pertinence : les USA seraient le pays le plus touché par l’épidémie, avec une vingtaine de milliers de morts. C’est le résultat de leur système de santé trop inégalitaire ? C’est à cause du fait qu’ils ont, longtemps, minimisé l’importance de ce virus ? C’est parce que Trump est contre les principes du confinement ?

Eh bien, au risque de choquer, je vais vous dire : tout simplement ce ne sont pas les plus touchés ! Pourquoi ? Comment osè-je affirmer ça ? Mais parce que leur population se monte à trois cent trente millions de ricains, soit cinq fois plus que la France ! Alors, mécaniquement, quand ils auront soixante et quinze mille victimes, ils en seront au même point que nous, pas avant… Pour le moment ils sont moins touchés que nous et que l’Europe en général. Cqfd…

C’est à la fin de la partie qu’on voit le vainqueur, pas avant… Si j’ose m’exprimer avec cette métaphore sportive !

Quant à notre performance à nous, champions de l’égalité et des soins de santé, eh bien c’est pas terrible : 1/3 des décès ont eu lieu en EHPAD. À croire que, pour faire une farce à tous ces pauvres vieux, on les a confinés et on a aussi, comme du poil à gratter, confiné le virus avec eux. On peut, avec raison, être fiers de notre système de santé, et on constate chaque jour les performances et l’agilité de ses personnels ; mais là, franchement, ça frise le scandale…

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

8 & 9 avril 2020, Confinement Jours 23 & 24

Il y a quelques mois, avant l’hiver, j’ai décidé, sur un coup de tête, de changer d’hébergeur pour ce blog. OVH faisait de la pub en disant que leurs serveurs étaient tous sur le territoire français, je les ai choisis (c’est vrai qu’à chauffer la planète il vaut mieux le faire de chez nous plutôt que de l’étranger, non ?). Jusqu’ici tout a bien fonctionné, mais voilà qu’hier, quand j’ai voulu mettre ma chronique journalière en ligne, j’ai constaté que les dits serveurs franchouillards ne réagissaient qu’avec très peu de zèle à mes sollicitations ; impossible de mettre en ligne le moindre post… « Oui, on est en maintenance et on sait pas bien jusqu’à quand » ont-ils répondu à mon questionnement. Faire ça sans prévenir, quel manque de goût ! Et puis quand j’ai pu me connecter, quelques heures après, j’ai eu l’impression que les serveurs étaient plutôt fébriles…

Manque de goût ? Fébrilité ? Ne seraient-ce pas là les principaux symptômes du COVID-19 ? Je comprends tout ; les serveurs d’OVH sont atteints ! Il s’agit donc, indéniablement, du premier cas de contamination de machines par l’homme ! Grande découverte pour la science, me suis-je dit. Et soudain j’ai eu peur : et si l’inverse était, lui aussi, possible ?

Vade retro, keyboard ! Je me suis éloigné de la machine infernale et ne l’ai ré-approchée qu’aujourd’hui, dûment ganté et masqué ; et d’ailleurs c’est les bras aussi tendus que possible et le regard oblique que je rédige cette chronique.

Ce dont je souhaitais vous parler, c’est de déconfinement… Tous les hommes politiques, tous les scientifiques sont unanimes et, à l’unisson, nous disent que c’est pas le moment :

-Jérome Salomon, dépité, nous explique que le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint. Il ne ment pas, on sait pas bien où il est d’ailleurs, ce pic, sinon sûr qu’Edmund Hillary se lancerait, de sa tombe, dans un ultime assaut…

-Olivier Véran, tout triste de son côté, n’envisage cette phase que comme un horizon encore lointain ; là aussi c’est sûrement vrai puisque les scientifiques sont d’accord.

-Les médecins enfin, avec des regards de chiens battus, nous disent que, pour l’amour de eux, il faut encore rester chez nous. Là encore ils ont raison.

Donc dans cette affaire là, tout le monde, l’air déconfit, dit vrai…

Moralité : aucun déconfit ne ment, pour le moment !

P.S. : Merci à François pour l’illustration en tête de ce post.

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

7 avril 2020, Confinement Jour 22

On est en avril mais, décidément, on se croirait en février, période des carnavals ! Eh oui, dans les media, il n’est question que de masques :

-D’abord, suite aux grosses pressions diplomatiques que la Suède a fait peser sur nous, la France « rend » les masques destinés à l’Italie et l’Espagne ; affaire dont je vous avais « abreuvés » abondamment la semaine dernière. La France est blanchie, donc ? Mais dans l’intervalle, combien de ritals et d’ibères ont été hospitalisés qui ne l’auraient pas été ? No se, no lo so…

-Ensuite, on découvre que « la Poste », cette administration qui nous est chère (trop chère ?), détient, dans le plus grand secret, un stock de 25 millions de masques. A quelle fin ? Et pourquoi ce stock est-il confidentiel ? L’auraient-ils oublié ? En tout cas, je ne sais pas vous, mais moi je n’ai pas vu de facteur avec un masque… Bon , comme ça le gouvernement n’aura pas trop de mal à « rendre » les masques réquisitionnés. La Poste n’en aura plus que 20 millions mais pour ce qu’ils en font…

-Pour finir sur une note « sucrée », l’Etat français, pour se refaire la cerise peut-être, a réquisitionné hier un lot de masques destinés à la région Bourgogne-Franche Comté. Bel exemple de coopération intra-nationale ! Quand on se dit que tout cela est l’oeuvre de fonctionnaires obtus (pléonasme ?), on ne peut que se lamenter.

Voila pour le côté carnavalesque de cette crise, restent deux choses que je voudrais partager avec vous : Il faut constater, avec tristesse mais sans véritable surprise, qu’un tiers des décès imputés au coronavirus vient des EHPAD qui représentent deux ou trois pour cent de la population. Mais bon, c’est que des vieux, et ils ont plutôt bien résisté si on considère qu’on les a confinés avec le virus…

Et puis, last but not least, je vous livre ici une interrogation : France, 67 millions d’âmes, 10 000 morts ; Pays bas, 17 millions d’habitants, 1700 morts soit, statistiquement, une fois et demi moins que chez nous. Et eux, ils n’ont mis en place qu’un confinement symbolique. Alors, pour être sûrs de ce qu’on lit, une question préalable se pose : Est-ce qu’on compte les mêmes choses ? Est-ce que ces chiffres sont bons ? Déjà, merci à @françois (qui se reconnaîtra) pour notre échange sur ce sujet il y a quelques jours. Et puis, peut-être que @christophe (qui se reconnaîtra aussi), du fait de ses racines bataves, pourrait aider à mieux comprendre ?

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

6 avril 2020, Confinement Jour 21

Après ce weekend digne d’une famille d’édentés, il faut se secouer un peu ; c’est ce que je me dis en me levant ce matin. Je me fais un programme de travail mais, quand Annie se lève, elle me dit tout de go : « il faut repeindre en blanc le fauteuil d’osier rouge ! ». Voilà ce qui va meubler notre matinée. Je sors une bâche qu’on étale au sol, dehors sur l’herbe, et on y pose, comme un trône, le fauteuil en question. Après un bon nettoyage pour éliminer les poussières éventuelles, il est presque prêt, il reste à faire une ou deux réparations sur l’osier ; c’est presque toujours le cas sur ces petits meubles « made in Indonesia ». Après ça, on s’y met, bombes de peinture blanche en main. Très vite on se rend compte que deux bombes de peinture ne suffiront pas et, effectivement, après avoir vidé la dernière, la moitié du travail est fait, ou bien la moitié reste à faire, ça dépend si on est optimiste ou pas. Alors le fauteuil reste là, à narguer la tondeuse, et nous on va préparer notre déjeuner : des pâtes bio à la farine de châtaignes de chez Lazzaretti, un régal. Il faudra qu’on les félicite (merci, Denis et Julien) pour cette excellente préparation !

L’après-midi, après une courte sieste (narcose post-prendiale, comme ils disent), on remet en service le drone qui dormait depuis trop longtemps sur son étagère (recharge des batteries, mise à jour des logiciels, et essais de vol en intérieur). Tout fonctionne, on est parés ! Dès que le confinement prendra fin, on reprendra contact avec des amis et des entreprises intéressés par notre prestation de videos aériennes.

Ensuite, j’appelle mon frère mais, décidément, la liaison téléphonique est mauvaise. Après plusieurs essais, j’abandonne. Merci SFR !

Le soir, tout en envoyant quelques conneries sur whatsapp à mes amis qui m’en envoient autant en retour, je regarde les infos : forte recrudescence du nombre de morts mais baisse du nombre de cas identifiés… Va comprendre… Enfin, on dirait que ça va mieux en Italie et en Espagne ; par contre chez les étasuniens, rien ne va plus ; leur président gnafron, après avoir bien rigolé sur cette prétendue épidémie qui allait disparaître toute seule, pleure maintenant sur les centaines de milliers, voire les millions de morts à venir, scenario bien noirci pour qu’il puisse se poser en héros de la nation quand ils auront fait mieux qu’annoncé. Les élections c’est pour bientôt chez eux…

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

4 & 5 avril, Confinement Jours 19 & 20

Ben oui, comme c’est le weekend, je ne fais qu’une seule chronique pour les deux jours. Ce qui montre bien que je suis un gros fainéant, mais j’assume !

Samedi : Aujourd’hui, comme Annie a envie de tout changer dans la maison, on déménage les meubles du rez de chaussée. Un mouvement de rotation Salon->Buanderie->Garage->Salon s’organise ; on intervertit les couleurs, le mobilier, les contenus des meubles aussi. Ça dure, sans effort majeur, toute la journée. Le soir, pour fêter ça, on s’habille comme pour une soirée en ville et on se fait un dîner confiné très sympa. Et pas de télé de toute la journée ! Donc pas d’informations…

Dimanche : Farniente ; comme il fait beau dès le matin, je m’installe dans un fauteuil sur la terrasse. Du fond du jardin, triste et abandonnée, la tondeuse me fait des signes mais je ne lui accorde qu’un regard distrait. « Tu sais qu’il faut tondre, me dit-elle alors. Tu sais que, si tu ne le fais pas aujourd’hui, l’herbe va encore pousser et atteindre des hauteurs et une densité plus importantes. Et après, quand tu voudras t’y mettre, c’est moi qui ferai des efforts supplémentaires, et mes vieux rouages, enclins à se gripper (c’est l’arthrite des machines) vont me faire souffrir… verrai-je la fin de cet été, si tu me maltraites de cette manière ? » Elle me ferait presque pitié, je suis sur le point de céder à ses suppliques mais non, trop la flemme… Et puis ce bon soleil du matin me rappelle Tahiti.

L’après-midi, forts de la réussite de notre première greffe d’agrume (oui, celle qui a mis deux ans à prendre), on décide d’en tenter une autre, en espérant qu’elle sera un peu moins lente à démarrer. On verra bien !

Le soir, aux infos, les media commencent à nous susurrer que le gouvernement de la Suède est un peu remonté contre nous : les masques réquisitionnés dont je vous parlais vendredi avaient été commandés par l’Espagne et l’Italie à une société suédoise. Affaire à suivre, donc. L’autre bonne nouvelle du jour c’est la baisse significative du nombre de décès journalier. Enfin !

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

3 avril 2020, Confinement Jour 18

Je venais juste de mettre en ligne mon post d’hier quand j’ai appris la nouvelle : on a fait comme les américains ! Nous, français, on a détourné à notre profit quatre millions et demi de masques destinés à l’Espagne et à l’Italie (et je suppose qu’ils n’avaient pas Venise pour destination ultime)… Ces masques, si j’ai bien compris, transitaient par chez nous et, dans un entrepôt à Lyon, on se les est appropriés. Réquisitionnés, qu’y disent !

Sur un plan politique, on pourrait se demander ce qu’en pense Bruxelles ; ce que l’Europe en pense tout bas… Tout bas parce que je n’ai entendu aucun responsable se récrier contre cette action. Quand les slovaques avaient fait le même coup, on les avait entendus, nos élus européens, rappeler à l’ordre le gouvernement de ce petit pays peuplé de paysans le plus souvent illettrés. Mais là, rien… Il s’agit de la France, qui pèse lourd dans les décisions, qui oriente fortement la voix de notre fédération ; alors personne ne dit rien. C’est vrai que, pour calmer les choses, pour que l’Europe se taise, la France a décidé, avec largesse, qu’on allait, à titre dérogatoire, libérer de cette saisie quatre cent mille masques… « Oui, je te vole, mais je te donne dix pour cent de mon larcin, alors sois content, italien ! Réjouis toi, ibère ! ».

Sur un plan juste humain, on pourrait se demander si E. Philippe et E. Macron arrivent à bien dormir. Comment se considèrent-ils, à se regarder dans la glace en se rasant le matin ? Malheureusement je ne suis pas sûr que le sens du mot vergogne leur soit familier, comme à beaucoup d’hommes politiques, d’ailleurs.

Ça ne m’arrive pas souvent mais là j’avoue que je ne suis pas fier ; je ne suis pas fier et, en plus, je suis déçu… Moi qui, après n’avoir pas voté pour lui, commençais à réviser mes positions sur notre président… Dès le début de la crise, le pacte de stabilité européen est mort, une des premières victimes du coronavirus (on peut soutenir que c’est bien, mais bon, ça porte un coup à l’Europe); et là, c’est Schengen qu’il faudrait placer en réanimation.

« France, mère des arts, des armes et des lois,

Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle :

Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,

Je remplis de ton nom les antres et les bois.

Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois,

Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?

France, France, réponds à ma triste querelle.

Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

Joachim du Bellay

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire