Il y a quelques mois, avant l’hiver, j’ai décidé, sur un coup de tête, de changer d’hébergeur pour ce blog. OVH faisait de la pub en disant que leurs serveurs étaient tous sur le territoire français, je les ai choisis (c’est vrai qu’à chauffer la planète il vaut mieux le faire de chez nous plutôt que de l’étranger, non ?). Jusqu’ici tout a bien fonctionné, mais voilà qu’hier, quand j’ai voulu mettre ma chronique journalière en ligne, j’ai constaté que les dits serveurs franchouillards ne réagissaient qu’avec très peu de zèle à mes sollicitations ; impossible de mettre en ligne le moindre post… « Oui, on est en maintenance et on sait pas bien jusqu’à quand » ont-ils répondu à mon questionnement. Faire ça sans prévenir, quel manque de goût ! Et puis quand j’ai pu me connecter, quelques heures après, j’ai eu l’impression que les serveurs étaient plutôt fébriles…
Manque de goût ? Fébrilité ? Ne seraient-ce pas là les principaux symptômes du COVID-19 ? Je comprends tout ; les serveurs d’OVH sont atteints ! Il s’agit donc, indéniablement, du premier cas de contamination de machines par l’homme ! Grande découverte pour la science, me suis-je dit. Et soudain j’ai eu peur : et si l’inverse était, lui aussi, possible ?
Vade retro, keyboard ! Je me suis éloigné de la machine infernale et ne l’ai ré-approchée qu’aujourd’hui, dûment ganté et masqué ; et d’ailleurs c’est les bras aussi tendus que possible et le regard oblique que je rédige cette chronique.
Ce dont je souhaitais vous parler, c’est de déconfinement… Tous les hommes politiques, tous les scientifiques sont unanimes et, à l’unisson, nous disent que c’est pas le moment :
-Jérome Salomon, dépité, nous explique que le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint. Il ne ment pas, on sait pas bien où il est d’ailleurs, ce pic, sinon sûr qu’Edmund Hillary se lancerait, de sa tombe, dans un ultime assaut…
-Olivier Véran, tout triste de son côté, n’envisage cette phase que comme un horizon encore lointain ; là aussi c’est sûrement vrai puisque les scientifiques sont d’accord.
-Les médecins enfin, avec des regards de chiens battus, nous disent que, pour l’amour de eux, il faut encore rester chez nous. Là encore ils ont raison.
Donc dans cette affaire là, tout le monde, l’air déconfit, dit vrai…
Moralité : aucun déconfit ne ment, pour le moment !
P.S. : Merci à François pour l’illustration en tête de ce post.