Une journée de plus sans sortir, enfin, sans aller en ville… Parce qu’on peut, nous deux, sortir sur la terrasse ou dans le jardin. Mais sortir c’est aussi croiser des gens, avoir des interactions sociales -comme disent les sociologues à la mode, échanger, rencontrer les autres, bref, tout ce qui fait la vie en société, tout ce dont il faut se priver depuis presque dix jours. Et, dans les milieux autorisés -comme aurait dit Coluche, on commence à parler de six semaines, quarante cinq jours, de confinement.
Pour regarder le bon côté des choses, je suis content de constater deux choses : d’abord que, presque dix jours après notre périple semi-circumplanétaire, nous n’avons aucun symptôme d’une infection douteuse, et ensuite que, depuis que l’humanité est en grande partie cloîtrée, les niveaux de pollution, partout, ont chuté très significativement.
Et pour évoquer les petits emmerdements domestiques qui viennent souvent vous empoisonner l’existence, on a constaté ce matin que l’évacuation du lavabo de la salle de bains est bouchée… Merdre, merdre, merdre…. comme aurait dit le roi du palindrome.
À midi, Annie nous a dressé une jolie table, elle a mitonné des filets de flétan doucement rissolés. Devant tant de munificence, je me sens obligé d’aller à la cave chercher une bonne bouteille : un Chateau Saint Esteve d’Uchaux 2017. Un délice !
Mais bon, si le confinement perdure, ma petite collection de bonnes bouteilles va être mise à mal.
Michel, lui, dans son EHPAD, ne peut plus sortir de sa chambre. Leur confinement est total, même les repas lui sont servis dans ses dix m². Enfin, il a l’air d’aller bien, croisons les doigts.