24 mars 2020, Confinement Jour 8

Aujourd’hui, Manu Dibango est mort… Albert Uderzo aussi. Celui-là des suites d’une infection au COVID-19, celui-ci non. Mais au final, ça ne change rien : deux monstres sacrés ont disparu. Est-ce que, quelque part dans je ne sais quelles limbes, Obelix est entrain de se trémousser au son de « Soul Makossa »?

Aujourd’hui, comme hier, on ne sortira pas, ni l’un ni l’autre. Pas de besoin impératif = pas de sortie. Il va falloir trouver des occupations plus intellectuelles que physiques. Ma seule sortie du jour, c’est pour aller à la boîte aux lettres : les recharges de mon stylo sont arrivées, sauvé…

Aux infos, le débat sur la chloroquine dispute le devant de la scène aux nombreux morts du jour. Mais du Professeur Raoult, pas d’intervention… Il laisse parler les autres. Serait-ce parce qu’il a d’autres chats à fouetter ?

Vingt morts dans un EHPAD de l’Est. Vingt morts sur cent pensionnaires. Et, au fil des heures, on en annonce de plus en plus dans d’autres maisons de retraite. Si Dieu existait, je prierais pour mon frère, pensionnaire impuissant de l’EHPAD où ses enfants l’ont fourré. Il est confiné, lui aussi, et il essaie de bien le vivre. Mais moi ça me met hors de moi : c’est comme si on vous obligeait, vous, quand vous êtes sain, à rester chez vous en accueillant, plusieurs fois par jour, des gens venus d’horizons divers, équipés d’un masque qui, peut-être, les protège eux, mais pas vous… Ne sors pas ! Mais si le virus vient à toi, laisse le entrer…

Alors, il faut bien les soigner, bien sûr… Mais quand même, dans cette configuration imprévue d’un virus extrêmement contagieux, c’est un peu comme si, sans y penser, on les avait condamnés à mort en confiant leur exécution à un bourreau, le hasard…

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