En ce dernier jour de l’horaire d’hiver, c’est un beau soleil qui prédomine dès le matin, et on est tous les deux toujours autant en forme. Alors que je commence tout juste à rédiger cette chronique, j’ai un appel de ma mère :
-Ca va, vous ? demande-t-elle.
-Oui, ça va et toi ?
-Bof, tu sais, avec tout çà…
Et de m’expliquer qu’elle a entendu, je ne sais pas où puisqu’elle professe ne plus écouter les infos, que le sommet de l’épidémie ne serait pas atteint avant le dix avril. Je prends un ton aussi persuasif et tranquille que possible pour lui dire que personne, absolument personne, ne peut prédire ce qui va se passer, ça dépend de trop de choses qu’on ne connaît pas ou pas assez finement (l’efficacité des mesures de confinement, la durée de la contagiosité, etc.) et que, peut-être, ça prendra fin plus tôt qu’on ne croit. J’ai dit ça pour la réconforter mais, audiblement (je devrais dire visiblement mais comme on est au téléphone…), ça fonctionne pas. Alors j’essaie de l’amener à considérer les effets indirects positifs de cette pandémie : mise en échec patent de ce libéralisme exacerbé prôné depuis le traité de Maastricht, retour en force des réactions de solidarité, diminution de la pollution, etc. Quand on se quitte elle n’est pas convaincue mais, au moins, elle a un peu de grain positif à moudre…
À midi, déjeuner sur la terrasse. Au menu : Trio de poissons, champignons sauce soja, et riz. Pour commencer, on s’offre un verre d’un apéro au gingembre ramené de Moorea. P… que c’est bon !
On attend toujours les produits qu’Annie a commandés pour combattre mes allergies ; malheureusement, après plusieurs excursions jusqu’à la boite aux lettres, rien. On verra lundi.
La France atteint puis dépasse le seuil symbolique (y en a un tous les mille morts…) des deux mille décès. Six cents mille cas recensés dans le monde dont cent mille aux USA.
Après mon fils il y a une dizaine de jours, c’est sa compagne qui est en « suspicion » de covid-19, mais les enfants n’ont pas de symptômes. Rectification : à l’occasion d’un deuxième appel, on apprend qu’Erwann a de la fièvre.
Le soir, Edouard Philippe fait une conférence de presse à la télé : malgré la touffe de poils blancs de sa barbe qui lui macule la commissure des lèvres et qui lui donne l’air d’un mongolien en train de se baver dessus, il est plutôt convaincant, ça rassure un peu.
Ce qui rassure moins, c’est que, d’après France info, le maire de Sanary a interdit à ses administrés de s’éloigner de plus de dix mètres de leur domicile ! Pratique, pour aller acheter son pain…