Trois jours après notre retour, pas de symptôme évocateur. Ce matin Annie a fait des pancakes, sucrés parce que, de toutes manières, on n’a rien à tartiner dessus. De la matinée je ne fais rien, rien du tout : j’attends ma livraison de kawa. Pourvu qu’ils travaillent… Sinon plus de café. Et sans ça je vais avoir du mal à faire face au confinement. Régulièrement, Annie me demande si ça va. Ça ira quand j’aurai ma provision, ma dose assurée pour les jours qui viennent. À 11 h 15, on sonne. Enfin ! Pour cause de contagion, le livreur me tend, à bout de bras, un carton sans me demander de signature en échange, mais c’est pas grave, j’ai mon café !
Aujourd’hui c’est le tour d’Annie de sortir. Pendant qu’elle rédige son attestation, je me saisis d’un sécateur et sors dans le jardin. Je commence à couper, tailler, débroussailler et entasser les rebuts. Annie, de la terrasse, me fait signe qu’elle y va. Je mets le feu au tas de broussailles et de branches coupées, la fumée m’irrite immédiatement les bronches aussi je retourne à mes travaux de taille et de mise au propre des quelques massifs qui ont traversé l’hiver sans nous.
Le tas n’a pas encore fini de brûler qu’Annie est de retour : Picard est fermé, ouverture reportée à demain matin. Une nouvelle soirée sans pain se dessine. Heureusement, Annie fait des crêpes, sucrées…
Le soir, les infos diffusent, à l’envi, le fait que le confinement durera probablement plus que les quinze jours initialement évoqués par Macron. Comme si on ne le savait pas…