20 mars 2020, Confinement Jour 4

Au réveil, nous sommes en forme, rien qui puisse nous inquiéter. Petit déjeuner avec du café et des crêpes sucrées. Avant de partir faire les courses (aujourd’hui c’est mon tour), j’appelle mon frère Michel qui est dans un EHPAD dans le Var, au Luc. On dirait qu’il va bien. Après ça j’appelle ma mère ; elle est un peu perdue dans cette tourmente sociale et médiatique : elle se laisse parfois aller à croire tout et n’importe quoi , alors elle s’affole pour rien… ou ne s’inquiète pas des vrais problèmes.

Ensuite, presque rituellement, je m’habille pour sortir. Ça devient un moment important de la journée, cette petite sortie. J’arrive au magasin avant l’ouverture. Sur le court trajet je n’ai rencontré qu’une petite vieille qui promenait son chien. Est-ce qu’elle avait une attestation pour ça ? Sur la vitrine de l’établissement, rien n’indique qu’il n’ouvrira pas, alors j’attends. Un moment après, d’autres clients arrivent. Je suis le seul à ne pas porter de masque. Ils se rangent, sagement, à distance aussi respectueuse que réglementaire, derrière moi. Lorsque le magasin est sur le point d’ouvrir, le responsable nous annonce, de loin, le visage emmitouflé derrière une écharpe saugrenue, que le nombre de clients présents en même temps dans le magasin ne devra pas excéder cinq personnes.

Cette fois, je trouve du pain et plein d’autres choses. C’est Byzance ! La caissière est isolée des clients par un mur de plexiglas érigé sur trois côtés : on dirait le pape dans son véhicule blindé.

En rentrant, sur le rond-point dit « rond-point du sida » à cause de l’étoile hérissée de pointes menaçantes qui trône en son centre, je croise une escouade de flics en gilet pare-balles. Je me demande si ça les protège du virus, car ils n’ont pas de masque, eux…

A midi, on fait presque bombance et, pour fêter ça, je vais à la cave chercher notre dernière bouteille de Chardonnay.

Le soir, j’ai le nez très pris et la gorge qui gratte désagréablement ; ça m’inquiète un peu mais je ne dis rien à Annie. J’ai entendu dire que la moitié des gens déclarent la maladie avant le cinquième jour. On est le 20 mars, c’est le printemps et ça fait quatre jours qu’on est rentrés…

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19 mars 2020, Confinement Jour 3

Trois jours après notre retour, pas de symptôme évocateur. Ce matin Annie a fait des pancakes, sucrés parce que, de toutes manières, on n’a rien à tartiner dessus. De la matinée je ne fais rien, rien du tout : j’attends ma livraison de kawa. Pourvu qu’ils travaillent… Sinon plus de café. Et sans ça je vais avoir du mal à faire face au confinement. Régulièrement, Annie me demande si ça va. Ça ira quand j’aurai ma provision, ma dose assurée pour les jours qui viennent. À 11 h 15, on sonne. Enfin ! Pour cause de contagion, le livreur me tend, à bout de bras, un carton sans me demander de signature en échange, mais c’est pas grave, j’ai mon café !

Aujourd’hui c’est le tour d’Annie de sortir. Pendant qu’elle rédige son attestation, je me saisis d’un sécateur et sors dans le jardin. Je commence à couper, tailler, débroussailler et entasser les rebuts. Annie, de la terrasse, me fait signe qu’elle y va. Je mets le feu au tas de broussailles et de branches coupées, la fumée m’irrite immédiatement les bronches aussi je retourne à mes travaux de taille et de mise au propre des quelques massifs qui ont traversé l’hiver sans nous.

Le tas n’a pas encore fini de brûler qu’Annie est de retour : Picard est fermé, ouverture reportée à demain matin. Une nouvelle soirée sans pain se dessine. Heureusement, Annie fait des crêpes, sucrées…

Le soir, les infos diffusent, à l’envi, le fait que le confinement durera probablement plus que les quinze jours initialement évoqués par Macron. Comme si on ne le savait pas…

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18 mars 2020, Confinement Jour 2

Avec tous les gens qu’on a croisés pendant nos deux jours de voyage de retour, avec toutes les heures de vol à partager le même air conditionné avec plusieurs centaines de quidams qu’on imagine douteux, avec tout ce temps passé dans les duty free shops à rabrouer les vendeurs, est-ce qu’on n’aurait pas attrapé cette cochonnerie ? C’est avec cette interrogation que je me réveille ce matin.

Sur le « Alexa, bonjour ! » qu’Annie lui lance, la voix de l’I.A. contrôlée par Jeff Bezos depuis l’autre côté de l’océan nous annonce que, globalement, tout va mal mais que dans notre sympathique Provence, il va faire beau. Après deux ou trois cafés sans tartine et sans confiture, je sors dans le jardin (pas la place d’y faire un jogging mais il y a quelques plantes et arbustes qui font un peu partie de la famille) et là, c’est la bonne surprise de la journée : une greffe en écusson (je précise ça pour les spécialistes) qu’on avait faite, il y a deux ans, sur un agrume, et qui, sans mourir, restait verte mais sans plus ; eh bien pour une raison mystérieuse, elle a pris ! Une jolie branchette, un beau petit rameau vert, avec de délicates feuilles naissantes au bout, se dégage de façon très marquée du tronc de l’arbuste. Ça quand même, ça fait plaisir. Alors du coup je bois un autre café avant d’aller, muni de l’attestation idoine, au magasin Picard voir si, des fois, ils n’auraient pas été livrés. Avec Annie on a décidé que, pour minimiser les risques de contaminer des innocents au cas où, nous, on aurait été touchés, on sortirait à tour de rôle. Donc aujourd’hui c’est moi.

C’est vrai que la circulation est moins dense que d’habitude, mais ça ne semble pas si significatif que ça. Par contre, devant le magasin Picard (je leur enverrai ma facture pour la publicité que leur fais ici), pas de file d’attente. J’en suis à al fois surpris et enchanté, mais ça ne dure pas : s’il n’y a pas de queue c’est parce que le magasin est fermé, plus rien à vendre. Un panonceau, toujours manuscrit, promet un réapprovisionnement et une ré-ouverture pour demain 15 heures. Bon, tant pis, on va continuer sans pain…

À midi, c’est pâtes avec de l’huile d’olive. Pour fêter ça, je sors une bouteille de Chardonnay. On déjeune sur la terrasse, au soleil. heureusement il reste du café mais pas beaucoup. L’après-midi je passe une commande sur internet pour refaire mon stock. En même temps, je demande à Jeff Bezos de me livrer des mouchoirs et du PQ. Il me promet, par Alexa interposée, de s’occuper de notre cas au plus tôt, mais c’est tout de suite qu’il débite mon compte.

Les infos, en figure de la bonne citoyenneté, vouent aux gémonies les mauvais français qui se prélassent sur la plage ou déambulent sur la promenade des anglais; comme si on risquait d’y contaminer des brexiters retardataires ! Intelligemment, à son habitude, Christian Estrosi (être aussi con et se prénommer Christian, ça devrait être interdit), promet à qui veut l’entendre d’instaurer un couvre-feu : il est bien connu que, si vous empêchez les gens de sortir la nuit, ils ne vont plus sur la promenade des anglais le jour…

Le soir, sur France Info, un journaliste inspiré débite, sur le ton d’une consternation de circonstance, les mêmes niaiseries que la veille : il y a plein de malades en France, mais regardez donc ce qui se passe en Italie !

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17 mars 2020, Confinement Jour 1, Épidémie de fièvre acheteuse.

Ce mardi débute sous des augures claires et ensoleillées. Pas le soleil auquel on était habitués là-bas à Tahiti, non ; mais quand même un soleil clair et sympa lorsque nous sortons faire quelques courses nécessaires, essentielles même, pour nous qui rentrons de cinq mois ou presque d’une longue villégiature. Dans les rues de Cavaillon, rien ne semble avoir fondamentalement changé ; des voitures et des piétons un peu partout. C’est normal puisque le confinement n’entrera en vigueur qu’à midi. Pour éviter la Grande Distribution dont les media nous disent qu’elle est prise d’assaut par des consommateurs frénétiques et affolés, nous avons choisi de nous réapprovisionner dans un magasin « Picard », en supputant que les surgelés devraient nous permettre de faire face pendant quelques jours, le temps que la « fièvre acheteuse » dont certains souffrent se calme un peu. Devant le magasin, situé à deux ou trois cents mètres de chez nous, une petite queue de clients s’est formée : cinq ou six personnes sont là, constituant une file indienne très distendue, distance de sécurité oblige… Chacun s’applique à rester loin du précédent tout en voulant éviter que le suivant ne lui passe devant, une espèce de danse des canards immobile et silencieuse. Sur la vitrine du magasin, une affichette manuscrite indique « Pas plus de huit personnes dans le magasin. Un sorti = un entré ». Pas de passe-droit pour les couples, aussi, lorsqu’Annie, notre tour venu, entre dans le magasin, j’attends qu’un autre client en sorte pour y pénétrer et la rejoindre. Les congélateurs sont loin d’être pleins, à vrai dire il n’y a plus grand-chose. heureusement pour nous, il semble que le français moyen n’apprécie que peu le poisson. On en prend quelques sachets. Je voulais des baguettes pré-cuites mais il n’y en a plus… Tant pis, on se débrouillera sans pain. Nous sortons et, avant de rentrer à la maison, passons à la pharmacie pour du sérum physiologique ; après des heures passées dans des atmosphères climatisées, Annie souffre un peu des yeux. Là encore, une petite file de clients attend à l’extérieur. En passant devant le « Super U », on a vu une vraie, longue, file d’attente ; tant qu’on pourra éviter d’y aller, on le fera.

L’après-midi on ne bouge pas. Je sors la voiture du garage où elle sommeillait depuis notre départ, et je remets en service le vélo d’appartement en prévision des jours d’isolement qui viennent. À la télé, les infos nous débitent en boucle les mêmes nouvelles alarmistes, l’une contredisant l’autre sans que personne ne paraisse s’en apercevoir. C’est, tout simplement, à qui agonira le plus grand nombre d’énormités dans le temps le plus court. Lamentable…

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Cavaillon : Une artiste russe s’expose

Cavaillon : Une artiste russe s’expose :

Elena Fuentes-Bouianova, artiste-peintre russe mariée à un français et ancien professeur à l’école des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg, réside en Provence, à Cavaillon, depuis plusieurs années. Attirée par les traditions de notre région, elle a réalisé, autour des métiers provençaux, une série d’œuvres que la Brasserie « Le Paris » va exposer jusqu’à la fin du mois d’octobre.

Vernissage le 28 septembre en présence de l’artiste à partir de 18h30.

Brasserie Le Paris, 33 cours Gambetta à Cavaillon.

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Le 19 janvier, café littéraire !

Après un report inopiné pour cause de manifestations de gilets colorés, voici enfin :

L’auteure héraultaise Pascale Battistelli et son roman

Rêve Arythmique

Une histoire touchante sur le chemin de vie d’un enfant…

A l’instar de Socrate qui nous disait déjà « Connais-toi toi-même », Pascale nous amène à nous poser la question de savoir comment on devient ce qu’on est ! Et tout ça se fait, sans prise de tête, loin de Spinoza et Nietzsche, au travers d’une histoire qui, si elle est romancée, n’en témoigne pas moins d’une réalité tangible : de quelque chose qui ressemble bigrement à la vraie vie !

Alors, pour ce samedi qui approche à grands pas, venez vous régaler avec nous !

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Marcher au soleil à la radio

Ce mercredi 4 octobre, sur les ondes de la station « Dialogue RCF », à Marseille, lors de l’émission « Emporté par la foule » dont voici un court extrait, j’ai eu le bonheur de présenter mon nouveau roman

« Marcher au soleil »

Merci aux animateurs !

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Une soirée chez les Fées

Jeudi dernier, 7 septembre, c’était une soirée dédicace chez les « Fées Café », à Nîmes, pour mon roman « Le syndrome de Caporetto ».

Quel endroit agréable ! D’abord, parce qu’on y est très bien accueilli, dans une ambiance chaleureuse, et aussi parce que les clients de ce café littéraire sont très sympas !

Au global, un belle soirée d’échanges avec le public ! Et ça me touche toujours autant…

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Dédicace aux Fées Café le 7 septembre prochain

Après Montpellier, après Avignon et Marseille, et avant Lyon, le syndrome de Caporetto sera à Nîmes le 7 septembre prochain !

 

ça se passera dans un lieu sympa : « Les Fées Café », 7 rue St Antoine à Nîmes et sous la forme d’un café littéraire. Pour y aller, quelques indications ci-dessous :

 

J’espère vous y rencontrer, le 7 septembre, donc, de 17h à 20h !

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